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Cours d’histoire en 3e France – Histoire des arts : la Seconde Guerre mondiale

Le programme du cours d’histoire de la classe de 3e en France est centré sur le XXe siècle, traversé par deux conflits mondiaux qui ont bouleversé l’histoire de l’Europe, et de la France. Au travers de trois thèmes, l’élève comprend comment s’est formé le monde dans lequel il vit. 

Voici les cours d’histoire de la classe de 3e en France. profiter de cette opportunité de téléchargement gratuit pour mieux préparer votre Brevet.

 Histoire des arts : la Seconde Guerre mondiale

Objectif :

Comment les artistes représentent-ils la Seconde Guerre mondiale ?

1. Jean Fautrier, Série des Otages.

Les Otages de Jean Fautrier forment une série d’une cinquantaine d’œuvres d’art. Sur un papier marouflé sur toile, l’artiste a appliqué avec une spatule un enduit épais à base de blanc d’Espagne et de colle. Des poudres de couleur ont été apposées sur l’enduit. Le peintre Jean Fautrier (1898-1964) réalise cette série entre 1943 et 1945. Durant cette période trouble de la guerre, il est arrêté par la Gestapo avant d’être relâché et de se réfugier en banlieue parisienne, à Châtenay-Malabry. De son lieu de résidence, il entend les exécutions de prisonniers organisées par les soldats allemands dans une clairière proche.

Les œuvres de Fautrier présentent des visages défigurés au teint cadavérique. Les reliefs grossiers de l’enduit représentent des blessures faciales. La matière a été autant triturée que les corps des victimes qui ont existé.

Par cette technique très particulière, rattachée à l’art informel (où l’on privilégie la matière et les taches à la forme), Fautrier représente les souffrances subies par les prisonniers des soldats allemands. Sa série des Otages est une condamnation de la barbarie nazie.

2. Paul Colin, La Marianne aux stigmates, 1944.

La Marianne aux stigmates de Paul Colin est un projet d’affiche. Dessinée et peinte sur papier, l’œuvre est destinée à être reproduite en de très nombreux exemplaires pour être apposée sur les murs des grandes villes de France.

Paul Colin (1892-1985) réalise ce projet d’affiche le 17 août 1944. A cette époque, la France vient de connaître deux débarquements alliés (celui de Normandie le 6 juin 1944 et celui de Provence le 15 août 1944). Le pays est en train d’être libéré mais Paris est encore occupée par les Allemands. L’artiste, qui n’a pas voulu travaillé pour le régime nazi ou l’État français, a préféré peindre des bouquets de fleurs pendant l’Occupation. Sa Marianne aux stigmates marque la reprise de son travail reconnu d’affichiste.

La France est incarnée par une Marianne portant le bonnet phrygien et les couleurs du drapeau national. Elle témoigne des blessures de l’Occupation allemande, à l’image de Jésus-Christ. Son vêtement est un suaire couvert de ruines et ses mains portent les stigmates de la souffrance subie. Elle semble néanmoins exprimer l’espoir : celui de la délivrance. Son regard, aveuglé par la clarté d’une France nouvelle, se porte vers l’avenir.

Par cette affiche, Paul Colin célèbre la conclusion d’une période pleine de malheurs et l’entrée dans une ère radieuse. Son œuvre participe à l’optimisme de la population qui défilera bientôt sur les Champs-Élysées lors de la libération de Paris, le 25 août 1944.

3. Christian Boltanski, Personnes, 2010.

Personnes de Christian Boltanski est une œuvre d’art particulière car il s’agit d’une installation. Ce type d’œuvre d’art occupe généralement beaucoup plus d’espace qu’une œuvre d’art traditionnelle. Fixe ou animée, elle peut recourir à des objets de la vie quotidienne. Habituellement, elle est démontée au terme de son exposition.

Lorsque Christian Boltanski imagine cette installation pour le Grand Palais à Paris, la Seconde Guerre mondiale est terminée depuis plus de 60 ans. Pourtant, le souvenir du conflit reste présent, tout particulièrement dans la mémoire de l’artiste. Le père de Christian Boltanski, d’origine juive, a échappé à la déportation en se cachant pendant près de deux ans sous le plancher de son appartement. Les discussions familiales ont donc toujours tourné autour du génocide perpétré par les nazis.

Doc.1. Christian Boltanski dans son atelier, 2009

L’installation se compose d’abord d’une entrée formée par un empilement de boîtes de biscuits rouillées et numérotées qui ressemblent aux urnes funéraires. Puis, le visiteur découvre des vêtements disposés sur le sol, semblables à des corps couchés. Ces vêtements forment ensemble des carrés distincts, comparables à des tombes. Ce quadrillage est cerné de hauts parleurs diffusant des battements de cœur. A l’unisson, ces battements ressemblent étrangement à des tambours ou à un roulement de train. Tout au fond, un immense tas de vêtements est surmonté d’une pince qui, toutes les 30 secondes, saisit une pièce au hasard avant de la relâcher.

Tous ces vêtements au sol peuvent être comparés aux vêtements abandonnés par les Juifs et les Tziganes qui entraient dans les camps de la mort. Des tas identiques à celui reconstitué par Boltanski ont été découverts dans les réserves nazies à la libération des camps. La pince mécanique évoque la mort qui saisit arbitrairement les hommes. Par cette animation, Boltanski pose une question : « Pourquoi les autres sont morts, et pas moi ? ». La pince est une représentation de la main de Dieu qui a disposé de la vie lors des déportations. L’œuvre de Boltanski est donc une œuvre relative à la vie mais aussi à la mémoire, dont celle de la Shoah.

L’essentiel

Différents artistes ont représenté la Seconde Guerre mondiale dans leurs œuvres : 
– Jean Fautrier, avec sa série des Otages, tente de rappeler que les visages défigurés au teint cadavérique qu’il peint personnifient la barbarie nazie. Des prisonniers ont été maltraités et fusillés arbitrairement durant l’Occupation ;
– Paul Colin, avec sa Marianne aux stigmates, cherche à symboliser l’espoir d’une France nouvelle après les blessures de la guerre. Le regard est porté vers un horizon radieux ;
– Christian Boltanski, avec son installation Personnes, incarne la mémoire de la guerre. Il ne faut pas oublier que le génocide juif a causé des millions de morts, matérialisés par des vêtements empilés.

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