CoursECMTerminaleTerminale C et DTERMINALE S

Cours d’ECM Terminale A C D E TI – Concept de relations internationales: De l’historique aux institutions spécialisées

I DÉFINITION DU CONCEPT RELATIONS INTERNATIONALES, OBJECTIFS, MOYENS.
A – DÉFINITION :
Les relations internationales sont des phénomènes sociaux parmi tant d’autres. Et comme tels, on a affaire à des rapports ou échanges entre les êtres humains. Il n’est pas facile d’en donner une définition définitive, absolue.
Nous pouvons retenir qu’on entend par relations internationales au sens large, l’ensemble des rapports ou échanges qui transgressent (dépassent, débordent) les frontières des États.
Au sens strict, il s’agit des relations par lesquelles les États s’efforcent d’ajuster leurs-intérêts.
B – OBJECTIFS
Les relations internationales permettent :
– D’établir la paix parmi les États du monde,
– De garantir le bien-être par l’accroissement du niveau de vie, la protection de l’environnement.
– Elles permettent à certaines puissances d’assurer leurs hégémonies et d’imposer leur idéologie.
C – MOYENS
Trois principaux moyens permettent aux relations internationales de se manifester :
– La négociation, qui aboutit à la conclusion des accords,
– La contrainte qui peut être militaire, politique, économique…
– L’incitation.
Ces relations peuvent revêtir deux formes. D’abord, elles peuvent être fondées sur l’individualisme absolu des États (c’est-à-dire la préservation de leurs propres intérêts), ce qui entraîne l’absence d’œuvre commune entre les États. D‘où la difficulté d’organiser la société internationale. Cette forme de relations porte le nom de « relations de coexistence». Dans un tel système, chaque État poursuit son propre intérêt en respectant si possible celui des autres mais sans collaboration. Comme il est impossible que les États n’aient que des rapports de coexistence, dans la mesure où ils sont obligés de prendre conscience de l’existence d’intérêts communs, la nécessité d’une action commune s’impose, on aboutit alors à des relations de coopération qui sont absolument nécessaires.
Cette distinction coexistence-coopération repose sur des données historiques. La coexistence a existé avant la coopération car les États ont eu à s’affirmer les uns par rapport aux autres et ce n’est que plus tard qu’ils ont pris conscience qu’ils avaient des intérêts Communs.
Les premiers traités de coexistence datent de la plus lointaine antiquité; alors que les premiers traités de coopération eux remontent au l9ème siècle.
Les relations de coopération sont des relations internationales pacifiques, car il existe de nos jours un principe de droit international qui interdit le recours à la force dans les relations interétatiques.
Officiellement, en signant un accord de coopération, les États prétendent qu’ils veulent opérer un rapprochement entre eux, entre leurs peuples. Pourtant en réalité, ils le font tout simplement parce qu’ils veulent satisfaire des intérêts communs qui ne le seraient autrement sans une action commune entre eux.
De ce qui précède, on retiendra dès à présent qu’il sera question dans les développements à suivre des relations de coopération.

II- HISTORIQUE DES RELATIONS INTERNATIONALES.
Les relations internationales ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont nées au XVIème siècle.
Elles ne sont pas statiques, mais dynamiques. Et ce dynamisme peut s’apprécier aussi bien à travers le temps que par rapport à leur contenu même.
C’est ainsi que dans la période antique, elles étaient surtout des relations diplomatiques, c’est-à-dire des relations entre gouvernants, localisées au Moyen-Orient et en Europe et il s’agissait surtout des relations guerrières.
Au Moyen-âge, malgré les troubles en Europe, on assiste à d’importantes transactions commerciales entre les peuples. De même les relations spirituelles prennent corps et s’intensifient par l’action des chefs d’église d’alors.
Dès le début des temps modernes, c’est-à-dire à partir du 16ème sièc1e, s’opère une révolution dans ce domaine avec la naissance d’un véritable droit international. Celui-ci règle désormais les rapports entre les puissances européennes. Il est matérialisé par les traités de Westphalie. Il s’agit d’un ensemble d’accords qui mirent fin à 1a guerre de Trente Ans (1618-1648) ayant opposé quatre puissances européennes : l’Empire germanique, l’Espagne, l’Autriche et la France. Celles-ci étaient reparties dans deux camps, d’un côté, les défenseurs de l’ordre médiéval fondé sur l’universalité de la religion catholique et sur la prééminence de l’empereur et, de 1’autre, les partisans de la souveraineté des États.
Signés à Munster entre l’Espagne et les Provinces-Unies et entre l’empereur germanique et la France, et à Osnabrüek entre l’empereur et la Suède, ces traités constituent le premier événement majeur qui a eu une influence significative sur le cours des relations internationales en ce sens qu’en mettant un terme aux visées hégémoniques de l’Empereur d’Autriche Ferdinand II qui souhaitait soumettre les princes protestants à son autorité, ont par la même occasion consacré L’État comme le principal acteur des relations internationales.
Au 18ème siècle, les velléités hégémoniques de Napoléon sont freinées pas ses paires d’Europe. En effet, au lendemain du triomphe de la révolution française en 1789, celui-ci chercha à répandre par la force l’idéologie française dans toute l’Europe en provoquant et en suscitant plusieurs guerres. Cette entreprise bouleversante et démesurée ligua plutôt les autres princes européens contre lui. Ainsi, regroupés au sein d’une coalition appelée « Sainte Alliance», ils parvinrent à le pousser à abdiquer le 30 mars 1814. C’est dans ce contexte que fut convoqué le Congrès de Vienne en septembre 1814 dans le but de restaurer l’ordre monarchique de la vieille Europe bouleversé par Napoléon. Il s’acheva le 09 juin 1815 par l’adoption d’un Acte général qui, contrairement au Concert européen issu de Westphalie, qui n’intégrait que peu d’acteurs, élargit le nombre de ceux-ci, reprit la formule de l’équilibre européen et s’efforça d’instaurer la stabilité du système européen. Cette stabilité sera assurée, maintenue; et garantie par un directoire européen de cinq puissances : C’est désormais dans ce cadre que se résoudront les problèmes relatifs à la paix.
Quelques décennies plus tard après Vienne, se produisit un autre événement qui n’eût pas moins d’influence sur l’évolution des relations internationales, il s’agit de la conférence de Berlin qui se tint du l5 novembre 1884 au 26 février 1885.
Regroupant l4 puissances européennes en quête de colonies, elle fut convoquée par le chancelier allemand Otto Von Bismarck aux fins de définir les clauses juridiques, commerciales et humanitaires devant régir la colonisation européenne en Afrique. Ces clauses furent consignées dans un Acte final qui consacra le partage du continent en plusieurs entités territoriales et l’intégra comme sujet des relations internationales. Cette configuration sera confirmée par la charte de l’OUA en 1963 et plus tard par celle de l’UA.
Ainsi, Berlin comme Vienne ont consacré l’État comme acteur dominant des relations internationales.
Ce sont donc les États qui vont animer les relations internationales qui prennent d’ailleurs de l’envol et atteignent la phase de plein épanouissement avec l’avènement de l’ère industrielle. Le souci de régler et de protéger les routes commerciales poussent les pays à coopérer.
Malheureusement, les accords militaires (la Triple Alliance entre l’Allemagne, l’Italie et 1’Autriche-Hongrie et la Triple Entente entre la France, l’Angleterre et la Russie) noués pour préserver la paix précipitent plutôt l’Europe dans la Première Guerre mondiale en 1914.
A la fin de celle-ci, réunies à Paris en 1919 dans le cadre de la Conférence de Paix, les puissances alliées et associés signent avec l’Allemagne un important accord appelé «traité de Versailles » le 28 juin 1919.
Ce traité qui consacre des remaniements territoriaux importants en Europe, crée la
Société des Nations (SDN), Organisation politique internationale constituée pour le maintien de la paix entre ses membres, sur la base du statu quo politique et territorial. Cadre d’application et garant du respect des clauses du traité, la SDN préfigure et inaugure le multilatéralisme incarné par les organisations internationales. Sa naissance qui vient surtout consacrer la recherche de la paix dans le cadre d’un mécanisme dit de sécurité collective, marque une étape décisive dans l’évolution des relations internationales après Berlin.
Mais limitée dans sa conception, cette Organisation se révéla incapable d’accomplir sa mission. Car non seulement elle ne put résoudre certains conflits, mais elle se montra surtout impuissante face au refus de l’Allemagne d’appliquer les tenues de l’accord de Versailles. Ainsi ne put-elle empêcher le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.
Seulement à la fin de celle-ci, l’esprit d’entraide et de coopération internationale qui était à la base de sa création, ne tarit pas. Il devait conduire les Alliés, après de longues négociations au cours des conférences de Yalta (février 1945), de Postdam et de San-Francisco (avril-juin 1945) à mettre sur pied une nouvelle Organisation mondiale, l’ONU (Organisation des Nations Unies) garante de la paix et de la sécurité internationale. Nouveau cadre de concertation internationale entre les États, elle eut comme missions; le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la protection des droits de l’homme …Aujourd’hui avec ses nombreuses institutions spécialisées, elle s’attèle à cette tâche tant bien que mal. S’affirmant par là même comme acteur non négligeable des relations internationales.
À elles vont s’ajouter de nouveaux acteurs à savoir les ex-colonies devenues des États indépendants et souverains ainsi que les Organisations non gouvernementales. Cette situation va profondément transformer les relations internationales, aussi bien au niveau de leur contenu que de leur champ d’action. Ainsi, autrefois limitées aux gouvernants, elles sont devenues universelles et touchent tous les secteurs et tous les niveaux de l’activité humaine. À côté des relations bilatérales, se développent des relations régionales et multilatérales. Ces trois catégories d’acteurs :
– Les États dont le nombre s’est considérablement élargi à partir de 1989 avec l’éclatement de l’URSS et l’effondrement du mur de Berlin ;
– Les organisations intergouvernementales ;
– Les organisations non gouvernementales
Dominaient encore les relations internationales jusqu’en 2001, date à laquelle a surgi une nouvelle à savoir, les terroristes, catégorie particulièrement nuisible et dont les actions sont dirigées principalement contre les États.
Il s ’en suit donc que les relations internationales ont évolué depuis le Moyen-âge au gré de certains grands évènements.

III- LA COOPÉRATION
La Coopération, contrairement à ce que l’on pourrait penser ne concerne pas que le problème de rapports entre les États dits développés et ceux du Tiers-Monde (États sous-développés). Elle concerne en réalité tous les États. D’après les articles 14 et l7 de la Charte des droits et devoirs des États, elle est à la fois un droit et un devoir. Pris au sens technique, elle est d’une part quelque chose de plus que la coexistence pacifique, c’est-à-dire la simple concertation occasionnelle à propos d’un problème déterminé. Et d’autre part quelque chose de moins que l’intégration. Autrement dit, elle se situe à mi-chemin entre la coexistence pacifique et l’intégration.
En clair, elle n’est ni l’une ni l’autre. Ceci dit elle pourrait se définir comme :
Un mode de relation internationale qui implique la mise en œuvre d’une politique (donc d’une stratégie et d’une tactique) poursuivie pendant une certaine durée de temps et destinée à rendre plus intimes grâce à ses mécanismes permanents, les relations internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés sans mettre en cause l’indépendance des unités concernées.
En termes plus simples, c’est l’action de participer à une œuvre commune. Et par rapport aux rapports Nord-Sud, elle s’entend comme la politique par laquelle un pays plus riche apporte sa contribution au développement économique et culturel des nations moins développées.

A DISTINCTION ENTRE COOPÉRATION INTERNATIONALE ET COEXISTENCE PACIFIQUE.
Si les relations internationales sont les rapports que les États entretiennent au-delà de leurs frontières, il convient de préciser que ces rapports sont de plusieurs types. En effet, on distingue :
– Les rapports de coexistence
– Les rapports de coopération, auxquels s’ajoutent les rapports d’intégration.
Autrement dit, il existe trois types de relations internationales :
– Les relations de coexistence ;
– Les relations de coopération ;
– Les relations d’intégration.
Dans la coexistence, les États se présentent comme des unités juxtaposées agissant non pas en commun mais de manière individuelle. Ils s’ignorent les uns les autres. Ils évitent mutuellement d’empiéter sur le domaine matériel de l’autre. Par exemple, chacun respecte scrupuleusement les limites territoriales de l’autre. Dans l’ensemble, ici, il n’y a pas de contact entre les États. On déduit alors que la coexistence est le degré le plus bas de la socialisation dans les relations internationales. t
Dans la coopération, les rapports des États ne sont plus fondés sur l’abstention ou la méconnaissance réciproque, mais au contraire sur une mise en commun de leur autorité et leurs pouvoirs. Autrement dit, ici les États s’assignent des objectifs communs à atteindre et se donnent les moyens nécessaires pour y parvenir. On dit alors qu’ils ont pris conscience d’intérêts communs dont ils ne peuvent poursuivre la réalisation individuellement dans l’ignorance réciproque.

B – LES MOBILES DE LA COOPÉRATION
Il faut entendre par mobile, l’impulsion, c’est-à-dire la force qui pousse les États à coopérer. En d’autres termes, on voudrait répondre à la question de savoir pourquoi les États, face à une situation donnée, décident d’agir ensemble.
À propos, on retiendra que si les États coopèrent, ce n’est pas au moins à l’origine dans un souci idéaliste de rapprochement des nations, mais parce qu’ils y trouvent un intérêt. En d’autres termes, c’est le gain réciproque à tirer de leur action commune, qui amène les États à coopérer.

C – LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA COOPÉRATION –
La coopération est régie par deux principes fondamentaux :
– Le principe d’égalité souveraine des États ;
– Le principe du consensus.
1- Le Principe d’Égalité Souveraine des États
C’est le principe de coopération selon lequel les États sur la scène internationale (c’est-à-dire dans la société internationale) jouissent des mêmes droits et ne sont soumis à aucune autorité supérieure.
Ce principe est un des piliers des organisations internationales universelles comme l’ONU ou régionales comme l’UA.
Il joue un rôle irremplaçable : d’une part il permet à chaque État petit ou grand, faible ou puissant, de se défendre contre toutes atteintes portées à tout ce qui fait qu’il est un État. Par exemple, c’est sur la base de leur souveraineté que les pays pauvres combattent l’intrusion des puissances étrangères, sous prétexte d’aide internationale, dans leurs affaires intérieures… En bref, la souveraineté est une arme de défense, de protection des faibles contre les forts.
C’est dans ce sens que Lacordaire a souligné « qu’entre le faible et le fort, c’est la souveraineté qui libère ». D’autre part la souveraineté donne droit à tout État de développer toutes ses potentialités grâce précisément à la coopération. Ainsi loin d’être un moyen hypocrite de domination, la coopération devient un instrument d’enrichissement réciproque des grandes puissances par des liens de coopération.
2- Le Principe de Consensus
Par consensus, il faut entendre non pas l’adoption d’une délibération sans vote, mais la nécessité d’obtenir l’accord de toutes les unités intéressées par une politique de coopération. C’est la conséquence directe de l’affirmation du principe de souveraineté. En termes plus clairs, le consensus ici signifie la volonté de régler les problèmes par voie d’accord et non pas de façon unilatérale.
En résumé on retiendra que le respect de l’égalité souveraine des États et du consensus sont les deux piliers de la coopération. Autrement dit, une bonne coopération repose sur l’égalité souveraine des États et sur le consensus

D – LES DOMAINES DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
La coopération s’exerce dans des domaines différents. Du point de vue de son contenu, elle peut s’étendre pratiquement à tous les domaines de l’activité humaine qu’il serait difficile de déterminer ici. On peut néanmoins retenir quelques domaines :
– La coopération politique qui comporte deux branches à savoir la coopération diplomatique et consulaire et la coopération militaire;
– La coopération technique;
– La coopération culturelle;
– La coopération économique (qui intéresse les échanges commerciaux);
– La coopération monétaire (qui intéresse les relations monétaires);
– La coopération financière (qui porte sur l’aide financière);
– la coopération en matière de justice ;
– La coopération en matière de statut des personnes, etc…

E – LES OBJETS DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
La coopération a des objets nombreux et variés. L’objet précis de la coopération dans un domaine déterminé varie selon ce qui est recherché par les partenaires.
L’objet de la coopération peut être d’ordre scientifique. Ainsi, ce qui est recherché c’est l’accroissement des connaissances par différents moyens. C’est évidemment le cas lorsque la coopération est d’ordre culturel ou scientifique.
En second lieu, l’objet de la coopération peut être de formuler des principes et des règles destinées à régir les relations entre les partenaires.
Enfin 1’objet de la coopération peut être de caractère opérationnel, c’est -à-dire comporter la réalisation d’un programme ou d’un projet déterminé.

F- LES FORMES DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Les formes de la coopération sont multiples. On peut les découvrir à travers trois critères :
– L’organisation,
– Le nombre
– La qualité des partenaires.
Le critère de L’organisation permet de distinguer la coopération informelle et la coopération institutionnelle ou organique
1 -La coopération informelle
Elle est celle qui ne prévoit aucune structure permanente, c’est le cas lorsque les partenaires se contentent de prévoir dans un accord un échange de prestations qui ne nécessite pas la création d’institutions particulières. Elle apparaît ainsi comme une forme d’action commune qui privilégie les concertations à travers les missions diplomatiques.
2 La coopération organique ou institutionnelle
Elle suppose la création par les États coopérants d’un organisme propre de gestion (qui peut être une organisation internationale gouvernementale ou non-gouvernementale suivant les cas) régi par un traité de base.
Le critère du nombre de partenaires fait distinguer coopération bilatérale et coopération multilatérale.
3- Par coopération multilatérale
Elle on désigne généralement la coopération au niveau des organisations universelles ou régionales. C’est celle qui fait intervenir une ou plusieurs Organisations Internationales dans les rapports avec un État ou la coopération entre plusieurs États ou organisations internationales.
4- La coopération bilatérale
Elle est la coopération entre deux États ou entre un État et un organisme privé. En fonction de la qualité des partenaires, on distingue :
5- La coopération inter-systèmes,
Il s’agit de la coopération entre États appartenant à des systèmes socio-économiques différents. Ce fut le cas de la coopération Est-Ouest du temps du socialisme et du capitalisme ;
6- La coopération Nord-Sud, c’est-à-dire 1a coopération entre États développés (capitalistes et socialistes) et États du Tiers Monde.
7- La coopération Sud-Sud ou coopération entre États du Tiers Monde;
8- La coopération entre États capitalistes ;
9- La coopération entre États socialistes.

G – LES INSTITUTIONS DE LA COOPÉRATION
Plusieurs structures interviennent dans la coopération internationale. Il s’agit :
– Des institutions spécialisées de L’O.N.U ;
– Des Organisations Internationales,
– Des organisations non gouvernementales,
– Des organisations régionales,
– Des organisations sous-régionales d’une part ; des ambassades et des consulats d’autres part
1- Les Institutions Spécialisées des Nations Unies
Pour accomplir ses multiples engagements internationaux, L’O.N.U a créé de nombreuses institutions spécialisées.
Nous allons en examiner rapidement quelques-unes.
a) L’Exemple d’institutions spécialisées à Fins Humanitaires et sociales
1) Le Programme Alimentaire Mondial. (PAM).
Le Programme alimentaire mondial est l’organisme du système des Nations Unies chargé de l’aide alimentaire. Créé en 1963, il a pour mission d’aider les pauvres des pays en développement en luttant contre la faim et la pauvreté à l’échelle mondiale. En cas de catastrophe naturelle ou provoquée par l’homme, il intervient d’urgence pour sauver les victimes. C’est ainsi qu’il est intervenu plusieurs fois au Cameroun, d’abord pour aider les réfugiés tchadiens déplacés du fait de la guerre civile, ensuite les habitants de la partie nord du Cameroun frappés par la sécheresse, et celles de Wum dans le Nord-Ouest après la catastrophe du lac Nyos.
Le PAM utilise l’aide alimentaire pour promouvoir le développement économique et social. Il reçoit l’aide en nature des pays donateurs mais s’approvisionne aussi grâce à des fonds provenant de certaines institutions internationales et de certains pays.
Son siège est établi à Rome en Italie
2) L’Organisation Internationale du Travail (OIT)
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) a son siège à Genève en Suisse. Elle fut fondée en 1919 et en 1946, elle devint la première institution spécialisée des Nations Unies.
Elle a pour but de promouvoir la justice sociale pour les travailleurs du monde entier.
Ses fonctions sont multiples. Entre autres on peut retenir :
• L’élaboration des politiques et des programmes internationaux destinés à améliorer les conditions de travail et d’existence ;
• – la fixation des normes internationale ;
• La mise en œuvre d’un large programme de coopération technique pour aider le gouvernement à les mettre efficacement en pratique ;
• La formation, l’enseignement et la recherche en vue de promouvoir ces diverses actions.
L’O.I.T se compose de trois organismes :
– La Conférence Internationale du Travail qui siège une fois par an ;
– Le Conseil d’Administration qui se réunit deux fois par an ;
– Le Bureau international du travail (BIT) et le secrétariat permanent de l’organisation.
3) L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
L’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture est née le 16 octobre 1945 à Québec au Canada. Son siège est à Rome en Italie. Elle est le principal organisme de développement du système des Nations Unies. Elle a pour but de lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde. Pour y parvenir, elle encourage le développement de l’agriculture, améliore la nutrition et augmente la sécurité alimentaire.
Ses programmes spéciaux aident les pays à se préparer aux crises alimentaires et permettent de fournir des secours en cas de nécessité.
4) L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Créée en 1948, l’Organisation Mondiale de la Santé est la principale institution dans le domaine de la santé. Son but est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible.
Ses fonctions essentielles sont les suivantes :
– Diriger la communauté internationale dans le domaine de la santé ;
– Collaborer avec les gouvernements pour renforcer la planification, la gestion et l’évaluation des programmes de santé nationaux;
– Mettre au point et transférer les technologies, informations et normes en matière de santé.
L’O.M.S a son siège à Genève en Suisse.
5) Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Créé en 1951 par l’Assemblée Générale, le Haut Commissariat des Nations Unies a pour mandat d’aider les réfugiés et certaines catégories de personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leur propre pays.
Il a pour principales fonctions :
– D’assurer une protection internationale aux réfugiés ;
– De chercher des solutions durables à leur situation et de leur offrir une assistance humanitaire;
– D’aider au rapatriement volontaire des réfugiés dans leurs foyers d’origine, ou à les intégrer dans le pays d’asile, ou même à les réintégrer dans un pays tiers, ‘
Le HCR est intervenu au Cameroun pour aider les réfugiés tchadiens, rwandais, burundais…qui fuyaient la guerre civile dans leur pays respectif.
Son siège est à Genève en Suisse.
Le budget du HCR est financé par des contributions volontaires et par la dotation des Nations Unies…
6) Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP)
Le Fonds des Nations Unies pour la Population a été créé en 1969 à l’initiative de l’Assemblé Générale. Il est la plus importante source internationale d’assistance aux pays en développement dans le secteur de la population. Il intervient principalement dans trois secteurs :
– La santé génésique des femmes, notamment la planification familiale et la santé sexuelle;
– Les stratégies relatives à la population et au développement; à la promotion du concept de l’égalité entre hommes et femmes, l’élaboration d’un consensus international sur la population et le développement durable, ainsi que sur une stabilisation rapide de la population mondiale.
Le siège du FNUAP est à New York aux États-Unis.
7) L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI)
La création de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel porte les griffes de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1966.
Elle a pour mission de promouvoir le développement et la coopération industriels. Ses activités sont divisées en deux catégories principales :
– Le renforcement des capacités industrielles ;
– Le développement industriel plus propre et durable.
Son siège à Vienne en Autriche.
8) Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Créé en 1965, le Programmes des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est la plus importante source multilatérale de financement du monde pour le développement humain durable. Il coordonne la plus grande partie de l’assistance technique prodiguée par le système des Nations Unies.
Le PNUD a trois buts essentiels :
– Aider les Nations Unies à conférer une dynamique et une cohésion aux efforts en faveur du développement humain durable ;
– Consacrer ses propres ressources à une série d’objectifs fondamentaux pour le développement humain durable : élimination de la pauvreté, régénération de l’environnement, création d’emplois, et promotion de la femme ;
– Renforcer la coopération internationale au service du développement humain durable et constituer l’une des principales ressources sur la façon d’y parvenir.
Le PNUD est présent dans 132 pays. 90% de ses ressources de base sont attribuées à 66 pays où vivent 90% de la population extrêmement pauvre du monde.
9) Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a été fondé en I972. Il a pour mission (but) de montrer la voie et d’encourager le partenariat dans la protection de l’environnement en permettant aux nations et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
Ses principales fonctions sont les suivantes :
– Analyser l’état de l’environnement mondial,
– Évaluer les tendances dans le domaine de l’environnement ;
-Prodiguer des conseils de politiques et diffuser les informations d’alerte rapide lors des situations qui menacent l’environnement ;
– Promouvoir la coopération et l’action internationales ;
– Encourager le droit international en matière de l’environnement, y compris les liens entre les conventions.
– Promouvoir l’application des normes et politiques internationales convenues et des mesures de coopération visant à aborder des problèmes écologiques émergents;
– Coordonner les activités menées en faveur de l’environnement dans le système des NationsUnies ;
– Instituer L’exécution du fond pour l’environnement mondial ;
– Sensibiliser le public aux questions d’environnement et promouvoir une coopération en la matière qui mobilise toutes les catégories sociales ;
– servir de courroie de transmission entre la communauté scientifique et les dirigeants politiques.
Le siège du PNUE est établi à Naïrobi au Kenya.
10) Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF)
Le-Fonds des Nations Unies pour l’Enfance est la seule organisation des Nations Unies à se consacrer exclusivement aux enfants. Il a été créé en 1946 pour répondre aux besoins urgents des enfants dans l’Europe de l’après guerre. Aujourd’hui il soutient des programmes destinés à améliorer le sort des enfants du monde entier, en particulier ceux des pays en développement.
Son siège est établi à New York aux États-Unis.
11) L’Organisation des Nations Unies pour L’éducation, la science et la culture.
12) Institution spécialisée des Nations Unies créée en I946, l’UNESCO compte 195 Membres (et 11 Membres Associés).
Elle a pour objectif de contribuer au maintien de la paix entre les Etats en développant la coopération culturelle internationale.
Son siège est à Paris en France.

b -L’Exemple d’Institutions spécialisées à Caractère Technique
1) L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA)
Créée en 1957, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) est la principale instance intergouvernementale pour la coopération scientifique pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
L’agence fournit une assistance technique à 170 États membres pour mettre au point les programmes de sciences nucléaires autosuffisants. Elle aide les États à vérifier qu’ils appliquent bien les conventions internationales conçues pour s’assurer que les matières nucléaires ne soient pas utilisées à des fins militaires.
L’Agence a son siège à Vienne en Autriche.
2) L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI)
L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale rend le transport aérien d’un pays à un autre plus facile et plus sûr. Créée en 1944, elle adopte des normes internationales et des règlements concernant la sécurité, la sûreté, l’efficacité et la régularité du transport aérien et joue le rôle d’instance de coopération entre ses 185 États membres dans tous les domaines d’aviation civile.
Le siège de l’Organisation est situé à Montréal, au Canada.
3) L’Union Internationale des Télécommunications
4) L’Organisation Météorologique Mondiale
5) L’Organisation Intergouvernementale Consultative de la Navigation Maritime.
6) Le Bureau International du Travail (BIT)
7) L’Union Postale Universelle (UPU)
L’Union Postale Universelle est l’une de vieilles institutions spécialisées des Nations Unies. Créée en 1874 par le Traité de Berne, elle devint une de ses institutions spécialisées en 1948. Sa mission fondamentale consiste à encourager et développer la communication entre tous les peuples de la terre. Elle accomplit cette mission à travers ses principaux objectifs que sont :
– La promotion des services postaux universels ;
– L’augmentation du volume de courrier grâce à l’offre de produits et services modernisés ;
– L’amélioration de la qualité de service postal pour les clients.
L’UPU a son siège à Berne en suisse.

c – L’Exemple d’institutions spécialisées à Caractère Financier et Économique
Il s’agit du groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.
1) Le Groupe de la Banque Mondiale.
Le Groupe de la Banque Mondiale se compose de cinq institutions entre lesquelles existent des liens étroits. Ces institutions ont pour objectif de réduire la pauvreté dans le monde entier en renforçant les économies des pays pauvres. Leur but est d’améliorer le niveau de vie des – populations en favorisant une croissance économique et le développement.
NB : Banque Mondiale désigne deux de ces institutions à savoir : la BlRD et l’lDA ou AID.
Ces institutions sont :
– La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD)
C’est en 1944 lors de la Conférence de Bretton Woods que fut élaboré le texte constitutif de la BIRD. Mais c’est en 1945 que la Banque vit officiellement le jour. Elle commence à fonctionner en 1946.
Après avoir aidé au relèvement des pays dévastés par la Seconde Guerre mondiale, elle s’emp1oie à faire reculer la pauvreté dans les pays à revenu intermédiaire et les pays pauvres solvables en encourageant un développement durable.
Comptant plus de 189 États membres, elle a donc pour but de financer dans ces États des projets de développement économiques par des prêts aux gouvernements, à des organismes publics ou des entreprises privées avec la garantie du gouvernement intéressé.
Son siège est à Washington aux États-Unis.
– L’Agence Internationale de Développement (AID)
Filiale de la BIRD, l’Agence internationale de Développement a été créée en septembre
1960. Elle compte 173 États membres. Elle permet aux 81 pays les plus pauvres du-monde, C’est-à-dire ceux qui ne sont en mesure de financer des prêts de la BIRD, d’emprunter à des conditions très libérales ou de faveur, autrement dit, sans intérêt. Ses prêts, appelés « crédits » s’adressent essentiellement aux pays dont le revenu annuel par habitant est inférieur à 925 dollars. Ces prêts sont consentis pour une période de 35 à 40 ans sans intérêts si ce n’est une petite commission couvrant les frais de gestion. Ils financent les secteurs tels que l’agriculture, la santé, l’eau salubre et l’éducation de base. Mais l’A1D investit aussi des vastes sommes dans des projets environnementaux et les questions de femmes.
– La Société Financière Internationale (SFI) : autre filiale de la BIRD, la SFI existe depuis 1956. Elle a pour but de promouvoir le développement des États membres en finançant les entreprises privées. Son siège est à Washington.
– L’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI)
– Le Centre International de Règlement des Différents Relatifs aux Investissements
2) Le Fonds Monétaire International (FMI)
Le Fonds Monétaire international a été créé lors de la Conférence de Bretton Woods en 1944. Mais C’est depuis décembre 1945 qu’elle existe officiellement. A sa tête se trouve un directeur général choisi par le conseil des gouverneurs. Ses ressources financières proviennent pour l’essentiel des apports de ses 189 membres. Il joue un rôle financier important vis-à-vis de ceux-ci consistant à leur prêter de 1’argent lorsqu’ils connaissent des problèmes de balance des paiements.
Il offre également une aide à des conditions de faveur aux pays membres à faible revenu par le biais de son organisme d’ajustement structurel renforcé.
De manière générale le FMI :
– Facilite l’expansion et l’accroissement harmonieux du commerce international,
– Facilite la coopération monétaire internationale, ‘
– Encourage la stabilité des changes et maintient des régimes de change ordonné,
– Aide à établir un système multilatéral de règlement des transactions et à éliminer les restrictions de change ;
– Aide les membres en mettant temporairement à leur disposition des ressources financières pour leur permettre de corriger les déséquilibres de leur balance des paiements.
3- Les Organisations Internationales
Les Organisations Internationales sont les lieux par excellence de déroulement de la coopération internationale. Définies comme étant des groupements d’États dotés d’organes destinés à exprimer, sur les matières d’intérêt commun, une volonté distincte de celle des États membres, elles connaissent une prolifération surtout depuis la Première Guerre mondiale lorsque les dirigeants du monde se sont aperçus que les problèmes à résoudre étaient des problèmes permanents et collectifs insusceptibles de trouver solution dans le cadre des relations diplomatiques, c’est-à-dire interétatiques plutôt éphémères et discontinues. Cadre stable de rencontre, elles n’ont pas un pouvoir supranational auquel les Etats seraient soumis. Les États sont associés pour coopérer et donc libres de se retirer d’une Organisation Internationale.
Comme exemples d’Organisations internationales, on peut citer :
– L’Organisation des Nations Unies ;
– La Ligue arabe,
– L’Union Africaine (UA),
– L’Union Européenne (UE)…

3- Les Organisations Non-Gouvernementales
À côté des Organisations Internationales créées par les États, se développent des Organisations internationales non-gouvernementales créées par les particuliers. Il s’agit de groupements ou d’associations à but non lucratif, constituées par des personnes privées qui agissent dans le domaine international surtout pour s’occuper de l’aide au Tiers Monde.
Elles sont beaucoup plus nombreuses que les Organisation d’États et sont très inégales en efficacité et par le nombre d’adhérents. Elles touchent toutes les activités à but non lucratif (la lutte contre le sous-développement, la protection de l’environnement, la promotion des droits de l’homme et de la paix…) Elles peuvent pour ainsi dire être humanitaires, scientifiques, culturelles, professionnelles, idéologiques. Elles sont désintéressées et assurent un travail sur le terrain adapté, efficace et silencieux.
Entre autres exemples on peut citer :
– Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ;
– Les Médecins sans frontière,
– L’Amnesty International (Association Internationale qui lutte contre les atteintes aux droits de l’homme)

Les acteurs de la vie internationale Concept de relations internationales : De l’historique aux institutions spécialisées

IV- LES ACTEURS DE LA VIE INTERNATIONALE
Il existe plusieurs acteurs qui jouent un rôle sur la scène internationale. Ce sont :
A- Les États : ils sont les principaux acteurs de la scène internationale. Ils sont juridiquement souverains et égaux en droit. Mais dans la réalité, ils sont très différents les uns des autres et seules les grandes puissances ont un rôle mondial déterminant.
B- Les organisations internationales
C- Les forces transnationales
Les forces transnationales sont des mouvements spontanés ou organisés émanant des personnes privées.
On distingue :
– Les organisations non gouvernementales,
– Les firmes multinationales : autrement appelées entreprises multinationales, sociétés multinationales, transnationales ou simplement multinationales, ce sont des sociétés à capital privé, public ou mixte établies dans des pays différents et liées de telle manière qu’une ou plusieurs d’entre elles sont en mesure d’exercer une influence importante sur les activités des autres.
– L’opinion publique internationale : agissant sur les dirigeants, elle ne représente qu’un acteur spontané et intermittent qui fait entendre sa voix à des moments cruciaux : campagne pour le désarmement nucléaire, pour soutenir un peuple opprimé ou en guerre ou subissant un état d’urgence…
– Les individus : exemple des terroristes…

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité