Cours ECM Premiere A,C,D,E,TI – Les institutions de promotion et de protection de l’intégrité morale au Cameroun

Introduction
Le Cameroun est confronté depuis de nombreuses décennies à des actes qui portent atteinte à l’intégrité morale. La corruption en est l’une des illustrations les plus parfaites. Afin de matérialiser la politique de rigueur et de moralisation de la vie publique, le Cameroun s’est doté d’un arsenal institutionnel constitué des institutions étatiques et des organisations de la société civile afin de barrer la voie à ces fléaux qui gangrènent la société et retardent le développement.

I. Les institutions étatiques
1. La CONAC
La commission nationale anticorruption (CONAC) se place au cœur de la croisade en matière de promotion et de protection de l’intégrité morale au Cameroun. Créée par décret du Président de République le 11 mars 2006. Cet organisme public indépendant a pour mission de rechercher les cas de corruption et surtout les causes de la corruption pour les combattre. Dans son action, elle recueille des dénonciations d’actes de corruption, mène des enquêtes, effectue des contrôles physiques de l’exécution des projets, évalue les conditions de passation des marchés… et ses rapports également sont toujours riches de matière pour la Justice.
2. L’ANIF
L’agence nationale d’investigation financière a été créée par décret présidentiel du 31 mai 2005. C’est une cellule de renseignement financier de type administratif, rattachée au ministère des Finances. Elle se concentre notamment sur la prévention et la répression du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. C’est bien grâce à cette institution que les banques demandent depuis quelques années de justifier systématiquement l’origine des fonds déposés ou reçus dans les comptes de leurs clients. Et si beaucoup, par défaut de justificatif convaincant, préfèrent aujourd’hui entreposer de fortes sommes d’argent en espèces dans leurs domiciles, c’est bien le signe que l’ANIF veille.
3. Le CONSUPE
Le contrôle supérieur de l’État s’assure au quotidien de la bonne gestion des fonds publics. Elle est garante du respect, par l’ensemble des citoyens des règles d’éthique et de déontologie qui gouvernent le secteur de la protection de la fortune publique. Avec ses vérificateurs, le CONSUPE agit en véritable gendarme. Ses missions de contrôle au sein des organismes publics sont redoutées.

II. les autres institutions
1. Les communautés religieuses
L’Église catholique, les Églises protestantes et la Communauté islamique du Cameroun ont créé à Yaoundé le 11 décembre 2002 un cadre de concertation appelé FORUM CAMEROUN. Forum Cameroun qui vise l’émergence d’une société civile engagée et responsable au Cameroun mène une action permanente d’éducation morale, afin que notre société tourne le dos au vol, au détournement des biens d’autrui (tant publics que privés), à la corruption, à la tricherie, entre autres maux qui dégradent les mœurs.
2. Les structures traditionnelles
– Transparency International Cameroun est la section nationale de l’ONG Internationale Transparency International. Son rôle primordial est celui d’éveil de la conscience collective sur le fléau qu’est la corruption. Ensuite son action porte sur la mobilisation de la société civile et des autres partenaires internationaux dans la lutte contre la corruption au Cameroun, sans oublier le dialogue avec le gouvernement pour « la mise en place d’instruments nationaux et régionaux de lutte contre la corruption ».
– Action Citoyenne est une association de jeunes Camerounais mobilisés pour la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Elle a son siège à Yaoundé. Sa devise est : « Pour une gestion saine et transparente de la chose publique».

Conclusion
Les institutions de protection et de promotion de l’intégrité morale au Cameroun obtiennent certes des résultats, mais ils sont mitigés. Désormais, il ne s’agit plus pour les citoyens de subir en silence ou en observateurs passifs les actes qui touchent à l’intégrité morale mais d’en être les acteurs du combat.

Les mots du tout premier président de La CONAC, Paul TESSA

Quitter la version mobile