Cours d’Histoire Terminale A C D E TI – La création de l’État d’Israël et les problèmes du Proche-Orient

INTRODUCTION
Après la perte des Indes en 1947, les anglais mandataires depuis 1919 en Palestine et dans la plus part des pays du Moyen Orient promettent aux arabes de leur créer un État débarrassé du joug ottoman. Mais depuis la création de l’État d’Israël en 1948, la guerre qui oppose les juifs aux arabes n’ pas encore trouvé d’issue.

I-LA CRÉATION DE L’ÉTAT D’ISRAËL
A-LA SITUATION DES JUIFS JUSQU’EN 1945
Celle-ci est marquée par la domination et les persécutions. En effet avant Jésus Christ, les juifs sont dominés par les égyptiens, les assyriens les babyloniens et surtout par les romains. Cette situation sera à l’origine de leur dispersion dans le monde : c’est la diaspora juive. Ne formant plus une nation autonome, les juifs vont subir de multiples persécutions dont la plus importante et la plus grave est celle orchestrée par Hitler pendant la 2ème guerre mondiale. Cette persécution a renforcé le nationalisme juif et le désir de revenir en Palestine.
B-ARABES ET JUIFS : DES PRINCIPES CONTRADICTOIRES
Plusieurs points divergents opposent Arabes et Juifs en Palestine.
– L’argument de l’antériorité. Chaque communauté revendique le droit du 1er occupant en Palestine. Les juifs estiment qu’ils ont été chassés en l’an 70 par l’empereur Titus. Leur retour n’est que des retrouvailles dans la terre promise. Du coté arabes, ils estiment qu’ils sont arrivés en 636 et ont trouvé des terres vacantes qu’ils ont occupé.
– Sur le plan démographique. Les arabes sont plus nombreux que les juifs en Palestine. Ils veulent donc profiter de cet atout pour réclamer leur domination territoriale et politique.
– Sur le plan économique. Les juifs sont un peuple travailleur, intelligent et organisé, ce qui les confère une prospérité économique et un pouvoir financier énorme. Cet essor économique leur permet d’évoluer aisément hors de la majorité arabe.
– Sur le plan religieux. Pour les arabes, les juifs constituent une impureté au sein du monde arabe. De leur coté les juifs pratiquent le Judaïsme et célèbrent leur culte hermétique dans les Synagogues où ils n’admettent pas les juifs.
C-LA MARCHE VERS LA CRÉATION DE L’ÉTAT D’ISRAËL
 – Le sionisme
C’est un mouvement qui préconise le retour des juifs en Palestine. Le promoteur de ce mouvement est Théodore Herll, écrivain hongrois d’origine juive qui reçoit l’appui d’Edmond Rothschild, riche homme d’affaire anglais d’origine juive. Le 1er écrit un livre intitulé l’État juif dans lequel il sensibilise tous les juifs du monde à rentrer en terre natale. Le second quant à lui entreprend d’acheter les terres en Palestine ce qui va favoriser l’édification des premiers foyers juifs en Palestine en l’occurrence la ville de Tel-Aviv.
– La déclaration Balfour
La Palestine était un territoire sous mandat de la SDN dirigé par l’Angleterre et dont la gestion fut confiée à Lord Balfour, secrétaire d’État aux affaires étrangères. Après l’autorisation de son gouvernement, il donna l’accord aux juifs de créer leur foyer national sur ce territoire en 1947 : c’est la Déclaration Balfour. Celle-ci va d’une part entrainer l’immigration massive des juifs en Palestine (exemple ils sont passés de 500 en 1920 à150.000 en 1939 et à près de 700.000 en 1946) et d’autre part une haine des arabes à l’égard des juifs.
– La position de l’ONU
La situation conflictuelle entre arabes et juifs pousse l’Angleterre à soumettre le problème palestinien à l’ONU après la 2ème guerre mondiale. En 1947, l’ONU adopte un plan de partage de la Palestine en 2 États indépendants avec 56% du territoire aux juifs et 44% aux arabes avec une zone internationale à Jérusalem. Ce plan fut accepté par les juifs et refusé par les arabes, ce qui accentua les incidents entre les 2 communautés. Ces attentas étaient orchestrés par des groupes paramilitaires et terroristes, le Fatah du coté arabe et le Stern, l’Irgoun, l’Etzel, l’Haganah du coté juif. Devant cette montée de violence, les troupes anglaises se trouvant dans l’incapacité d’assurer la sécurité sur ce territoire, vont s’enfuir le 14 Mai 1948 laissant clandestinement les armes aux arabes. Le même jour à Tel-Aviv le 1er ministre israélien David Ben Gourion proclame unilatéralement la naissance de l’État d’Israël reconnu aussitôt par les USA et l’URSS. Le 15 Mai 1948, les anglais mettent fin à leur mandat, retirent leurs troupes en laissant les 2 communautés face à face.

II- LES CONSÉQUENCES DE LA CRÉATION DE L’ÉTAT D’ISRAËL
1- LES GUERRES ISRAELO –ARABE DE 1948-1973
Celui-ci ne fut pas accepté par les arabes ce qui va aboutir à 4 guerres successives entre ces 2 communautés.
– La guerre de Mai 1948 à Juillet 1949 (guerre d’indépendance d’Israël)
Elle commence juste après la création de l’État d’Israël. Ce pays est attaqué par 5 nations arabes (Égypte, Liban, Jordanie, Irak et Surie). Cette guerre se solde par la victoire israélienne ce qui va lui permettre d’occuper de nouveaux territoires
– a guerre du 29 Octobre 1956 (la crise du canal de Suez)
Cette guerre est engagée par Israël et contre l’Égypte soutenue par la France et l’Angleterre, mécontents de la nationalisation du canal de Suez par Abdel Nasser en 1956. Les français et les anglais s’emparent du canal de Suez, Israël occupe momentanément le Sinaï. Mais l’Égypte est sauvée grâce aux interventions de l’URSS et des USA qui menacent d’utiliser la bombe atomique contre les français et les anglais.
L’ONU vote le cessez- le- feu et les casques bleus se placèrent entre l’Égypte et Israël.
– La guerre de six jours (6-12 Juin 1967)
Après la défaite de 1956, les pays arabes s’organisèrent pour se venger. Ils vont donc créer en 1964 l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) dirigée par Yasser Arafat. Le but de l’OLP étant la destruction de l’État d’Israël. L’Égypte demande le départ des casques bleus et la fermeture du port d’Akaba (port israélien) dans le but d’asphyxier ce pays. Le 6 Juin 1967, une guerre de six jours éclate entre Israël et ses voisins. Les troupes israéliennes attaquent l’Égypte et reçoivent une contre offensive venant de la Syrie et de la Jordanie. Ce nouveau conflit se solde par la victoire israélienne qui occupe le Sinaï égyptien, la bande de Gaza, Jérusalem Est, la Cisjordanie et le Golan syrien.
– La guerre de 1973 ou la guerre de Yom Kippour
En Octobre1973, l’Égypte déclenche la 4ème guerre israélo-arabe. Attaquée par surprise, l’armée israélienne n’a pas le temps de s’organiser, ce qui va permettre à l’Égypte de récupérer le Sinaï à la Syrie le Golan. Mais Israël va se ressaisir et riposter en deux temps ; son armée liquide d’abord celle de la Syrie avant de se retourner contre l’Égypte dont les forces sont encerclées. Une fois de plus Israël évacue les arabes des territoires conquis et remporte la victoire.
– D’autres guerres et insurrections majeures
– La guerre du Liban (1983)
– La 1ère Intifada (1988)
– La seconde Intifada (2000-2005)
– Le conflit Israélo-libanais (2006)
– La 1ère guerre de Gaza (2008-2009)
– La seconde guerre de Gaza (2014)
– Vague de violence Israélo-palestinienne (2015) etc. Suite aux Accords intérimaires sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, les Territoires palestiniens occupés ont été scindés en 3 zones. Les zones A et B (en rouge), dites « autonomes » sont gérées civilement par l’Autorité palestinienne et la zone C (hachuré), incluant les colonies israéliennes et Jérusalem-Est est administrée par Israël.
2-LA CRISE PETROLIERE DE 1974 ET SON IMPACT
Conscient de la passivité de la Communauté internationale face à la crise israélo–arabe, les principaux pays arabes producteurs de pétrole du proche orient décident d’utiliser « l’arme pétrolière » pour obtenir des pays industrialisés une pression sur Israël. Dans un 1er temps, ils décident d’un embargo qui se traduit par une suppression de livraison du pétrole aux USA, à l’Afrique du sud, au Pays-Bas, au Portugal et une réduction de 5% en direction des autres pays occidentaux. Malheureusement cet embargo se révéla inefficace. Cet échec va amener dans un 2ème temps tous les pays de l’OPEP à décider lors de la conférence de Téhéran de multiplier par 4 le prix du baril de pétrole. Le choc sera ressenti dans l’économie des pays industrialisés ce qui va obliger le Pr Jimmy Carter à faire pression sur Israël et à organiser la rencontre de Camp David en 1978.

III- LES POINTS DE DIVERGENCES ET LES TENTATIVES DE RÉSOLUTION DU PROBLÈME ISRAÉLO-ARABE
1- DE NOMBREUX POINTS LITIGIEUX ENTRE ISRAËL ET LA PALESTINE
Parmi ceux-ci, on peut citer :
– La non reconnaissance mutuelle des deux peuples ;
-L’objectif de la création d’un État palestinien aux cotés d’Israël et le problème posé par la contigüité de leurs territoires (sécurité), sans oublier le statut des réfugies déplacés par le conflit;
-Le gel de la colonisation des territoires palestiniens par Israël et la question du devenir des colonies israéliennes présentes dans le territoire palestinien (aujourd’hui, Israël occupe 77% de l’ancien territoire palestinien);
-Le statu de Jérusalem et le contrôle de ses lieux saints ;
-Le problème du partage de l’eau notamment celle du lac Tibériade qui est l’une des ressources les plus importantes de la région.
2-LES EFFORTS DE RÉSOLUTION
a- LES ACCORDS DE CAMP DAVID
Le Pr Jimmy Carter convoque une rencontre entre le Pr égyptien Anouar-El-Sadate et le 1er ministre israélien Menahem Bejin le 17 Septembre 1978. Les accords signés entre les deux hommes vont aboutir au traité de paix israélo-égyptien qui comprenait trois clauses.
– La reconnaissance de l’État d’Israël par l’Égypte et la normalisation de leurs rapports
– Le retrait israélien des territoires occupés (exemple le Sinaï)
– l’autonomie palestinien dans les territoires de Gaza et de la Cisjordanie.
Malheureusement ces accords sont désapprouvés par le reste des pays arabes qui décident de transférer le siège de la Ligue arabe du Caire à Alger. En outre cet accord va entrainer l’assassinat Sadate, 1981 par l’un de ses compatriotes.
b-« L’OPÉRATION PAIX EN GALILÉE » ET L’INTIFADA
Face aux bombardements accentués de la part de l’OLP installé au sud du Liban, Israël est obligé de se retirer de la frontière libanaise en Juin 1982 : c’est l’opération paix en Galilée. En Décembre 1987 de violents combats éclatent en Judée, en Samarie et dans la bande de Gaza sous administration israélienne depuis 1967 : c’est le début de l’Intifada. Elle exprime l’opposition des arabes palestiniens à la présence israélienne dans leur territoire.
c- LES AUTRES PHASES DU PROCESSUS DE PAIX
A partir de 1989, Israël présente une initiative de paix qui préconise un arrêt des hostilités avec les pays arabes.
En 1991 sous le parrainage des USA et de l’URSS, arabes et israéliens se rencontrent à Madrid et des négociations bilatérales sont engagées. L’OLP reconnait l’existence d’Israël et renonce au terrorisme comme moyen de lutte.
En 1993 des négociations entre palestiniens et israéliens aboutissent sur un accord de principe selon lequel les deux peuples se reconnaissent mutuellement : c’est l’accord d’Oslo I. Ainsi une poignée de main historique est donnée entre le Pr israélien Itzhak Rabin et le Pr palestinien Yasser Arafat en présence de Bill Clinton
Le 4 Mai 1994, c’est la signature au Caire de l’accord sur l’autonomie de Gaza et de Jéricho. Le 12 Juillet 1994 on assiste à la création de l’Etat indépendant de Palestine avec Jérusalem comme capital.
Le 28 Septembre 1995 c’est la signature à Washington de l’accord d’Oslo II entre Itzhak Rabin et Arafat. Il porte sur l’extension de l’autonomie en Cisjordanie et le retrait de l’armée israélien de 6 grandes villes palestiniens. Le 4 Novembre Rabin est assassiné par un extrémiste juif Yigal Amir.
Le 13 Janvier 2000 une rencontre entre Chimon Perez et Yasser Arafat parrainée par Bill Clinton abouti à une déclaration d’un principe assorti d’une garantie internationale. Il s’agit : -De la création d’un nouveau cadre pour l’autorité palestinienne
– Le retrait définitif des soldats israéliens de Gaza et de la Cisjordanie
– Le statut définitif de Jérusalem
– Le retour des réfugies
Mais on note un durcissement d’attitude d’Israël à propos des deux derniers points.
En Juin 2003, Israéliens et palestiniens s’engagent à mettre en application le plan de paix élaboré par les américains appelé « Feuille de route pour la paix au proche orient ». Ce plan, propose des critères destinés à encourager les progrès dans les domaines politique, humanitaire et de sécurité en vue du règlement définitif du conflit israélo palestinien.

IV- LES AUTRES PROBLÈMES DU PROCHE ORIENT
1- LA DIVISION DU MONDE ARABE
Les pays arabes sont constitués de monarchies conservatrices d’une part et des Républiques révolutionnaires d’autre part. Ces différents régimes ont divisé le monde arabe en deux camps hostiles ; les modérés (Égypte, Jordanie) et les radicaux (Iran, Liban, Syrie), antagonisme qui se ressent dans la résolution du problème israélo-arabe au sein de la ligue arabe.
2-LA MONTE DE L’INTÉGRISME ISLAMIQUE
Depuis la fin des années 80, une nouvelle vague de révolutionnaires presque anarchique a vu le jour. Ils sèment la terreur et la mort à travers des actes terroristes. Ils prônent le fanatisme religieux, prennent les occidentaux en otage, revendiquent des attentats, déstabilisent les régimes en place, détournent les avions. Les groupes les plus importants sont les frères musulmans, le Herzbollah, les brigades d’Alaksa, le Hamas, Al-Qaïda, le Fatah ou Djihad islamique, le Sala fys.

CONCLUSION
Les problèmes engendrés par la création de l’État d’Israël n’ont pas encore trouvé d’issu, malgré les tentatives de résolutions souvent bafouées par l’intransigeance de certains extrémistes. La solution réside sans doute dans la création d’un État palestinien indépendant et viable d’autant plus qu’en octobre 2017 on a assisté à un accord historique entre le Fatah et le Hamas après 10 ans de tensions entre ces 2 frères ennemies palestiniens.

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